Franz Anton Beckenbauer

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Par:L.Gana

Franz Anton Beckenbauer, né le 11 septembre 1945 à Munich, est un footballeur international puis entraîneur allemand.

Grand nom de l'histoire du football au poste de libéro, Beckenbauer signe sa domination au plus haut niveau international en remportant en tant que capitaine de l'équipe d'Allemagne de l'Ouest le Championnat d'Europe de 1972 et la Coupe du monde deux ans plus tard. En plus de ses succès internationaux, Beckenbauer mène également son club du Bayern Munich au triplé en Coupe des clubs champions européens (1974-76) et est élu deux fois Ballon d'or, en 1972 et 1976 (il est à ce jour l'un des trois seuls défenseurs à avoir décroché la récompense avec son compatriote Matthias Sammer du Borussia Dortmund en 1996 et l'Italien Fabio Cannavaro de la Juve en 2006). Le Bavarois devient ensuite sélectionneur de l'Allemagne et remporte notamment la Coupe du monde 1990. Il est considéré, avec Paolo Maldini, Franco Baresi et Bobby Moore comme l'un des 4 meilleurs défenseurs centraux de l'histoire du football.

Président d'honneur du Bayern Munich depuis 2009, il préside le club entre 1994 et 2009. Il est également vice-président de la DFB entre 1998 et 2010, et membre du comité exécutif de la FIFA entre 2007 et 2011. Il a par ailleurs dirigé le comité d'organisation de la Coupe du monde 2006.

À ce jour, il est, avec Mário Zagallo et Didier Deschamps, un des trois seuls footballeurs à avoir gagné la Coupe du monde à la fois en tant que joueur et en tant qu'entraîneur. Il fait partie de l'équipe mondiale du xxe siècle.

Il rejoint l'équipe de jeunes au Bayern à 14 ans et trois ans plus tard abandonne son travail en tant que vendeur d'assurance pour devenir footballeur professionnel. À cette époque, le Bayern est l'un des clubs les moins à la mode de l'Allemagne de l'Ouest.

Il fait ses grands débuts en équipe première du Bayern le 6 juin 1964, face au FC St. Pauli. Ailier gauche, il est promu en Bundesliga dès la fin de sa première saison en ligue régionale. Il est reculé au poste de milieu de terrain, remporte dès sa première saison la finale de la Coupe d'Allemagne où il marque et connait au bout d'un an sa première sélection en équipe de RFA.

Au milieu des années 1970, les Bavarois connaissent leur période la plus faste en remportant trois Bundesliga consécutives (1972, 1973, 1974) avant de faire de même avec la Coupe des champions (1974, 1975 et 1976). La première de ces trois finales continentales a lieu à Bruxelles en 1974, face à l'Atlético de Madrid. Épaulé par Sepp Maier, Paul Breitner, Uli Hoeness et Gerd Müller, Beckenbauer mène l'équipe allemande qui s'impose largement (4-0) lors du match rejoué après avoir arraché le nul au bout de la prolongation deux jours plus tôt.

Beckenbauer brandit le trophée les deux années suivantes aux dépens du Leeds United puis de l'AS Saint-Étienne, le Bayern égalant l'Ajax Amsterdam, vainqueur sans discontinuer de 1971 à 197311. Le Bayern remporte sa première ensuite Coupe intercontinentale, le 21 décembre 1976.

Avec le Bayern Munich, Beckenbauer remporte quatre championnats d'Allemagne (1969, 1972, 1973, 1974), autant de coupes nationales (1966, 1967, 1969, 1971), trois Coupes des champions d'affilée (1974, 1975 et 1976) une Coupe des coupes en 1967 puis une Coupe intercontinentale en 1976. Après 396 matches de championnat (44 buts marqués) et 4 trophées de footballeur allemand de l'année (1966, 1968, 1974, 1976), il quitte le FC Bayern en 1977 pour finir à sa carrière avec les Cosmos de New York et le Hamburger SV.

En 1966, le jeune Beckenbauer dispute sa première rencontre de Coupe du monde FIFA. Un coup de maître pour un coup d'essai puisqu'il marque deux buts lors de la large victoire des siens face à la Suisse (5-0). Les Allemands font ensuite 0-0 avec l'Argentine puis battent l'Espagne (2-1) pour atteindre les quarts de finale. 

Ce match se joue contre l'Uruguay, Beckenbauer apporte sa pierre à l'édifice depuis le milieu de terrain et marque pour une victoire de 4-0. Il est à nouveau sur la feuille de match en demi-finale contre l'URSS. Son but est magnifique, un coup de pied gauche de l'extérieur de la surface qui contourne le mur pour battre le gardien légendaire Lev Yashin au second poteau (victoire 2-1).

Pour la finale contre l'Angleterre, pays hôte, Beckenbauer doit marquer Bobby Charlton, joueur le plus craint par les Allemands, et le suivre sur tout le terrain de Wembley. Beckenbauer dira des années plus tard : « L'Angleterre nous a battus en 1966 car Bobby Charlton était un peu mieux que moi ». Les Anglais s'imposent 4-2 après prolongations, le résultat est une énorme déception pour le jeune Beckenbauer.

En 1968, Beckenbauer marque le but de la victoire lors du premier match contre l'Angleterre depuis son sacre mondial.

À son poste de libéro, censé adopter le rôle de balayeur derrière la défense, Beckenbauer n'a pas la même liberté qu'au Bayern, rapidement convaincu de la valeur de ses montées offensives. Le directeur Ouest-allemand Helmut Schön est plus prudent et malgré ses demandes, Beckenbauer n'est pas autorisé à jouer de la façon qu'il voulait pour son pays.

Sa deuxième Coupe du monde, en 1970 au Mexique, est également émaillée de moments épiques. L'Allemagne de l'Ouest n'est pas en Amérique latine pour gagner, mais ils sont impliqués dans l'un des matchs les plus spectaculaires de la compétition et une fois de plus les adversaires sont les champions en titre anglais.

La RFA se qualifie pour les quarts de finale en remportant ses trois premiers matchs, battant le Maroc 2-1, la Bulgarie 5-2 et le Pérou 3-1. En quart de finale, l'Angleterre prend une avance de 2-0 et semble être en roue libre vers les demi-finales mais c'est sans compter sur la réduction du score de celui qu'on appellera ensuite le Kaiser.

Après la Coupe du monde 1970, les grands joueurs de cette équipe arrêtent la sélection et l'entraineur Helmut Schön fait appel à de nouveaux joueurs. Six joueurs viennent du Bayern Munich et trois de Mönchengladbach. En 1971, Franz Beckenbauer est nommé capitaine de la Mannschaft et réussit enfin à mettre ses théories en pratique. Lors du Championnat d'Europe 1972 l'année suivante, les joueurs remportent pour la première fois un match en Angleterre, à Wembley, et une victoire 3-1 en quart de finale aller de l'Euro 72 et Beckenbauer personnifie alors la balayeuse moderne, le joueur autour duquel tout tourne. 

La RFA remporte le trophée en battant l'Union soviétique 3-0 en finale et Beckenbauer remporte le Ballon d'or (une première pour un défenseur).

C'est lors du Mondial 1974, organisé en Allemagne de l'Ouest, qu'arrive son heure de gloire. Beckenbaueur évolue alors en équipe nationale à une place qu'il révolutionne par son jeu : celle de libéro couvrant sa défense. De ce poste, il organise le secteur offensif de l'équipe, participant plus souvent qu'à son tour aux attaques, notamment parce que sa nature lui dicte de se porter vers l'avant et l'offensive plutôt que de se contenter d'un rôle d'essuie-glace défensif classique. Avec les Gerd Müller, Paul Breitner, Wolfgang Overath et Beckenbauer, la RFA termine deuxième de la première phase de groupes après une défaite surprise contre l'Allemagne de l'Est (1-0). Ils ne commettent pas d'erreurs lors de la deuxième phase de groupes en remportant leurs trois matchs, se qualifiant ainsi pour la finale. En finale, les Allemands jouent contre les Pays-Bas et leur football total emmené par Johan Cruyff.

Après avoir remporté le Championnat d'Europe en 1972 et la Coupe du monde en 1974, l'équipe nationale est sur la pente descendante. Gerd Müller et Wolfgang Overath arrêtent la sélection, laissant un grand vide que personne ne réussit à combler. Lors de l'Euro 1976, la RFA bat la Yougoslavie en demi-finales après prolongation et se qualifie pour la finale, la première à se décider aux tirs au but - auparavant, le match était rejoué en cas de match nul. Les Allemands s'inclinent en finale contre la Tchécoslovaquie.

À l'occasion de ce match, Beckenbauer fête sa 100e sélection. Il remporte la même année son second Ballon d'or (il reste d'ailleurs à ce jour le seul défenseur à l'avoir obtenu plus d'une fois).

En 1977, Beckenbauer est transféré au club américain des Cosmos de New York, acceptant un contrat de 2,5 millions de dollars.

En débarquant dans la nouvelle ligue professionnelle américaine, il veut relever un nouveau défi tout en s'assurant un salaire confortable. Sportivement parlant, ce saut au-dessus de l'Atlantique ne lui permet toutefois pas de progresser : « A oublier d'un point de vue strictement footballistique », reconnait-il. Son départ pour les États-Unis met un terme à sa carrière en équipe nationale, car la DfB choisit de ne plus le sélectionner pour les matches internationaux. Avec 103 sélections, il est le premier joueur allemand à passer la barre des 100 matches internationaux.

Beckenbauer fait ses débuts aux Cosmos le 29 mai 1977 et les aide à vivre une saison de livre de conte en remportant le championnat de North American Soccer League, la foule affluant au Giants Stadium pour voir l'équipe. Il a été nommé MVP de la NASL et connait sa première sélection en équipe All Star, la première de ces cinq sélections.

Il est également nommé meilleur milieu de terrain de la ligue en 1978, 1979 et 1980 et aide l'équipe à remporter deux autres titres en 1978 et 1980. À 35 ans, il fait son retour en Allemagne et joue deux saisons avec le HSV Hambourg remportant la cinquième Bundesliga de sa carrière en 1982. Cette année il est aussi capitaine de la sélection européenne au FIFA World All Star Game.

Après l'échec de Jupp Derwall lors du Championnat d'Europe des Nations 1984, Beckenbauer est nommé sélectionneur de l'équipe nationale allemande en juillet de la même année. Son premier succès important en tant que sélectionneur national est la Coupe du monde de 1986, lors de laquelle il hisse son équipe en finale. Le titre va en fin de compte à l'Argentine, mais cette campagne victorieuse permet à Beckenbauer d'être reconnu à son nouveau poste

Du 28 décembre 1993 au 30 juin 1994 puis du 29 avril 1996 au 30 juin 1996, Franz Beckenbauer entraine l'équipe du Bayern Munich. Il permet à son club de toujours de remporter deux trophées, un à chaque passage : le championnat d'Allemagne en 1994 et la seule Coupe UEFA du palmarès bavarois en 1996. En tout, il mène les Munichois durant 19 matchs, pour 12 victoires, 2 nuls et 5 défaites.

En 1994, Beckenbauer devient président du Bayern Munich. Il détient le titre de capitaine honoraire de l'Allemagne et du Bayern Munich. En 1998, il est aussi élu vice-président de la Fédération allemande de football. Après la transformation du club en une société publique en 2002, il devient aussi Président du Conseil de surveillance jusqu'en 2009 où Uli Hoeness lui succède. 

Il a été nommé président d'honneur du club munichois le 27 novembre 2009 et un match témoignage a lieu à l'Allianz Arena, où le Bayern affronte le Real Madrid le 13 août 2010. L'ancien libéro de classe mondiale accumule un grand nombre de récompenses personnelles, telles que la Silbernes Lorbeerblatt, l'Ordre bavarois du Mérite et Grand-croix de l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne.

Franz Beckenbauer joue 427 matchs de championnats avec le Bayern Munich dont les 31 premiers en Regionalliga Sud lors de la saison 1964-1965. Durant cette saison, il inscrit plus du tiers de ses buts en championnat allemand durant sa carrière (16 sur 60). Le reste de ces matchs et réalisations (respectivement 396 et 44) sont joués en Bundesliga.

Parti aux Cosmos de New York, Beckenbauer prend part à 105 rencontres de NASL pour 21 buts marqués. Profitant de son poste plus haut sur le terrain, le Kaiser est plus décisif et distille plus de 40 passes décisives. De retour en Allemagne, sous les couleurs du Hambourg SV durant deux saisons, il ne dispute que 28 rencontres de Bundesliga (424 pour 44 buts sur toute sa carrière). Sa dernière saison américaine lui permet de prendre part à 27 parties de plus et de marquer 2 buts de plus ce qui porte son total en NASL à 132 matches pour 23 buts marqués.

Beckenbauer joue sa première rencontre de Coupe d'Europe contre le Tatran Presov le 28 septembre 1966 lors de la participation du Bayern Munich à la Coupe des coupes. C'est dans cette même compétition qu'il marque son premier but lors de la saison suivante contre le Panathinaïkos. Franz Beckenbauer joue 71 matchs (6 buts) pour la Bayern puis 5 matchs (aucun but) pour le Hambourg SV lors de la Coupe UEFA 1981-1982. Il joue également quatre matches de Supercoupe de l'UEFA avec les munichois pour un total de 80 matchs européens et 6 buts marqués.

Le joueur allemand obtient 103 sélections internationales avec l'équipe de RFA et fait partie du cercle symbolique mais très fermé des joueurs aux plus de 100 capes. Durant tous ces matchs, il marque 14 buts et porte le brassard durant 50 parties. Il connait sa première sélection le 26 septembre 1965 avec la victoire 2-1 contre la Suède et la dernière le 23 février 1977 pour une défaite contre la France (0-1).

56 de ses 103 matchs sont des parties amicales pour 13 de Coupe du monde et 4 de Championnat d'Europe, le reste se compose de matchs qualificatifs pour le Mondial (7) ou l'Euro (18). Le Kaiser marque 9 de ses 14 buts en matchs amicaux, les 5 autres le sont durant les mondiaux. En tant que joueur, il possède un taux de succès de 70,21 % (69 victoires pour 19 nuls et 15 défaites). Il fait aussi partie de la sélection FIFA en 1968 et de la sélection européenne en 1982.

Distinctions :

  • Ballon d'or en 1972 et 1976
  • Élu Footballeur allemand de l'année à 4 reprises : 1966, 1968, 1974 et 1976, ce qui constitue un record
  • Troisième meilleur joueur du siècle IFFHS
  • Meilleur joueur allemand du siècle IFFHS
  • Membre du National Soccer Hall of Fame américain : depuis 1998
  • Entraîneur mondial de l'année aux World Soccer Awards : 1990
  • 29e meilleur entraîneur de tous les temps par World Soccer: 2013
  • Élu deuxième meilleur joueur européen des cinquante dernières années dans le cadre du sondage réalisé pour le Jubilé de l'UEFA en 2004.
  • Nommé dans la Dream Team FIFA
  • Reçoit le prix du président de l'UEFA en février 2013
  • Membre de la Ballon d'Or Dream Team en 2020.

Quatrième en 1966, 1967 et 1968, septième en 1969, quatrième en 1970 puis cinquième en 1971 : depuis six ans, Franz Beckenbauer flirte, plus ou moins, avec la première place au classement du Ballon d'or au moment de le recevoir en 1972. La septième année est, enfin, la bonne pour « l'Empereur » Beckenbauer, couronné par le jury, dont il arrache l'adhésion sur le fil. 

Dix-septième Ballon d'Or de l'histoire et deuxième joueur allemand consacré après Gerd Müller, il devance deux autres compatriotes de deux petits points seulement (91 pour 89) : ce même Müller et Günter Netzer, le stratège de la Nationalmannschaft. Beckenbauer, plus souvent installé à la première place par les jurés (dix fois, contre sept pour Müller, cinq pour Netzer et trois pour Cruyff), profite de la relative dispersion de l'opposition.

En 1976, désigné quatorze fois à la première place contre six, seulement, à son principal concurrent, le Néerlandais Robert Rensenbrink, Franz Beckenbauer possède une certaine marge de sécurité qui lui vaut de compter une avance de 16 points au classement. Pourtant, le libero allemand est totalement absent du vote de cinq jurés (Autriche, Luxembourg, Portugal, Suède et URSS), preuve qu'il ne fait pas l'unanimité sur son nom.

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